La tenture de « L’arbre de vie habité d’oiseaux multicolores »
C’est parce que nous avons réussi à mener jusqu’au bout la réalisation de cette grande tenture de 9 m x 4,5m de hauteur, que le projet des Chemins de fraternité est né…
Chaque fois qu’elle est déployée dans un lieu, la tenture de « l’arbre de vie, habité d’oiseaux multicolores » provoque nombre de waouh ! …
… Et témoigne sans conteste du possible d’un vivre ensemble bien et bon.
Au dos de la carte qui la présente est inscrit :
« … Une aventure de l’interculturel et de l’interreligieux. Plus de 80 femmes se sont rassemblées, croisées, rencontrées… connues et reconnues… et vous offrent ce plaisir des yeux au bout d’une aventure de 9 mois… »
Dix ans après, exactement, résumer en quelques mots ce projet un peu fou, vous laissera sur votre faim ! Une solution, invitez la tenture (elle est nomade) et vous découvrirez le beau récit qui l’accompagne.
Rien n’était pré-dessiné. Au fur et à mesure, ce sont quelques oiseaux, puis encore des oiseaux, puis toujours des oiseaux jusqu’au dernier moment … celui de l’assemblage des petits morceaux de tissus noirs usagés, comme nos petits bouts de vie mis ensemble qui vont donner la profondeur et le relief à la tenture et à notre vie ensemble…
Et enfin les trois jours pleins pour tracer l’arbre, le découper et le coudre.
Juste cet arbre sous lequel et autour duquel les oiseaux pouvaient venir se rassembler et s’abriter. Les oiseaux comme les communautés, diverses, colorées.
L’arbre était comme une évidence, comme s’il était déjà fait, comme s’il existait déjà.
L’arbre, un sujet qui ne pouvait que remporter l’adhésion de tous et de toutes.
L’arbre au travers de la symbolique qu’il porte est présent dans toutes les cultures, les religions, les civilisations et leur histoire.
L’arbre fait le lien entre la terre et le ciel, entre l’homme et la transcendance, entre l’homme et la terre.
Mais avant et en même temps toujours se conduire en invité, apprivoiser, nouer des contacts, faire naitre la confiance sans oublier les goûters.
Jeune, vieille, cheveux courts, longs, teints, couverts… Muette, parlant alsacien, turc, français, arabe… Nous, nous sommes re-connues « femme ».
Mais pas contre les hommes. (D’ailleurs quelques-uns nous ont accompagné en discrétion pour coudre à la machine et penser la suspension – quoiqu’on en dise, peu de femmes savent coudre).
Juste une connivence spontanée. Et nous avons bien ri.
Et dans ce plaisir, nous avons servi ce grand dessein qui nous est assigné par les cultures et les religions, celui de donner la vie.
À mi-parcours du « chantier », le risque étaient pris mais les doutes nous frôlent : Ne pas réussir à relever le défi ? Confirmer que cela ne pouvait être sérieux, parce qu’un travail de femmes ?
Devions-nous, nous appuyer sur un proverbe afghan : « Le travail d’une femme vaut souvent mieux que les discours de cent hommes », un comble !
Et pourtant le défi n’était pas tant d’aller jusqu’au bout pour démontrer par exemple, les capacités des femmes et leur ténacité.
Mais de continuer l’aventure pour vérifier une nouvelle fois, qu’il est bon de travailler ensemble, et que le bénéfice est pour tous.
Le projet s’était défini autour des femmes, mais la cible à atteindre était le cœur des communautés, et de la vie d’une cité.